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Dans l'épisode du jour, nous allons discuté du design inclusif !
Le design inclusif, c'est concevoir un service ou un produit pour le rendre accessible par n'importe qui, sans que l'on ait besoin de s'adapter spécialement pour l'utiliser ou sans avoir besoin de créer une conception exprès pour un type de personne. On s'assure que la conception prend en compte les besoins de personnes avec incapacités permanentes, temporaires, contextuelles, ou changeantes — c’est à dire nous tous.
Cette manière de concevoir impacte alors les décisions de conception des designers, car le fait de ne pas comprendre les utilisateurs finaux peut entraîner la conception de produits ou d'interface qui provoquent des frustrations, voire des exclusions inutiles.
En 2005, le British Standards Institute définit le design inclusif ainsi :
« La conception inclusive met l'accent sur la contribution de la compréhension de la diversité des utilisateurs à la prise de décisions, et donc à l'inclusion du plus grand nombre de personnes possible. La diversité des utilisateurs couvre la variation des capacités, des besoins et des aspirations ».
Dès lors, vous pouvez vous demander quelle est la différence entre le design inclusif et le design accessible ?
Le design inclusif est une méthode de conception qui prend en compte les différentes déficiences ou handicap comme source d’inspiration et d’amélioration. Le design accessible, quant à lui, est plutôt l'attribut d’un produit concentré autour des handicaps.
En terme de législation française, l’accessibilité est une obligation légale : en France, depuis la Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées et, en particulier, son article 47, les sites web publics ont l’obligation d’être accessibles. L’article 106 de la loi du 7 octobre 2016 pour une République Numériqueprévoit d’étendre cette obligation aux sites délégataires d’une mission de service public, ainsi qu'aux sites d’entreprises privées dont le chiffre d’affaires dépassera un certain montant.
Par ailleurs, la conception orientée utilisateurs est définie par la norme ISO 9241-210.
Qu’est-ce qu’une déficience?
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, une déficience était initialement vue comme l'attribut d’une personne (orienté sur la santé principalement). Mais depuis, sa définition a évolué et la déficience est liée au contexte. En effet, dans la Classification Internationale du Handicap des années 80, on ne se concentre que sur le handicap et sa dimension médicale. Il faudra attendre 2001, pour qu'on l’intègre dans un cadre tridimensionnel et que l'on parle de Classification internationale du Fonctionnement de la santé et du Handicap. Je cite : « Le fonctionnement et le handicap sont des concepts multidimensionnels qui permettent de mettre en avant l’interaction dynamique entre plusieurs composantes : – les fonctions organiques et les structures anatomiques des individus – les activités que font les individus et les domaines de la vie auxquels ils participent – les facteurs environnementaux qui influencent leur participation – les facteurs personnels »
La déficience devient alors une disparité entre les interactions humaines.
Concernant les applications du design inclusif, cet excellent article de Pierre Lainé « Qu'est-ce que le design inclusif ? » l'explique avec beaucoup de pédagogie :
Si l'on prend le cas des utilisateurs. Les gens sont tous différents selon les circonstances, le contexte ou par rapport à des choix personnelles. Quels que soient les méthodes et outils qu’ils utilisent pour lire et interagir avec les interfaces, ce que l’interface propose doit être identique en terme de valeur, de qualité et d’efficacité.
Et j'ajouterais les propos de Marie Guillaumet, experte en accessibilité numérique : « « On ne conçoit pas pour soi, ni pour son client ». Il faut oublier le concept de « Design for the future you”. Elle explique que derrière cette phrase, « l’idée est de convaincre les designers réfractaires à l’accessibilité de s'imaginer vieux et impotents, en train d’essayer leurs propres sites ou produits. Ainsi, ces designers pourraient comprendre à quel point leurs créations sont difficiles à utiliser, faute d’être accessibles. Alors que s’ils tenaient compte de l’accessibilité dès aujourd’hui, cela leur servirait également « dans 20 ou 30 ans » ». Mais c'est une pensée complètement fausse car les sites web, les services et produits évoluent avec le temps et ne restent pas tels quels deux ou trois décennies.
Guillaumet ajoute aussi, et c'est très important, que « quand on est designer, on ne conçoit jamais des interfaces pour soi, ni pour ses clients : on conçoit des interfaces pour les utilisateurs finaux de ces interfaces. La conception orientée utilisateurs a justement pour objectif d’adapter le produit à ces utilisateurs-là, plutôt que d’imposer un mode de fonctionnement choisi par les concepteurs eux-mêmes, qui sont rarement les utilisateurs du produit qu’ils contribuent à créer. »
Quel est le spectre des utilisateurs ?
Jean-Claude Sperandio, psychologue de formation qui a soutenu le développement de l’Ergonomie, particulièrement en France, a indiqué en 2007 qu’une population dites "normale" est une population qui comprend :
- des personnes âgées et très âgées (senior à partir de 50 ans selon les organismes de recherche d'emploi, le corps médical à partir de 45 ans – désolée Maman et selon l'OMS à partir de 60 ans)
- des personnes handicapées
Et dans la notion de handicap, il y a différentes typologies :
Handicap permanent comme une personne qui n’a qu’une jambe
Handicap temporaire : une jambe dans le plâtre
Handicap situationnel : être nouveau parent, les deux bras pris, plus difficile pour utiliser son smartphone
Il existe différentes catégories de handicap. Il existe 4 catégories :
- Visuel : les personnes atteintes de cécités ou de déficience visuelle
- Physique : les personnes à mobilité réduite
- Auditif : les personnes qui ont une déficience auditive ont, pour certaines, des problèmes d’élocution et de compréhension écrite
- Cognitif : les personnes atteintes d’une défaillance cognitive tels que le trouble de l’attention, de la mémoire, de la réflexion ou encore de la perceptions
Comment intégrer une conception inclusive dans le processus UX ?
Tout d'abord, avoir une grande empathie. Il est important de considérer les personnes comme elles sont réellement et non pas comme on peut penser les imaginer, se "mettre à la place de" ne suffit pas toujours. Dans ses conceptions, il est important d'être équitable et essayer de ne pas discriminer les gens, d'être flexible et proposer plusieurs options d’utilisation. Soyez simple, clair et direct.
En termes d'application, pensez à proposer des contenus alternatifs que ce soit sous forme de texte, d’une transcription, d’une description audio, ou de langue des signes. En terme d'ergonomie, cela peut être des des sous-titres synchronisés sous une vidéo.
De ce fait, je partage l'idée que le design inclusif doit être un élément obligatoire dans le processus de recherche, de réflexion et de conception de tout designer.
Sources
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