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Photo du rédacteurMarion Massot

Culture Design, il est temps de casser des chaises S2E36

Dernière mise à jour : 19 avr. 2020


A écouter tous les vendredi sur :

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et plein d'autres plateformes !







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Bonjour à toutes et à tous !


"Bienvenue dans ce nouvel épisode de Culture Design, il est temps de casser des chaises !


Dans l'épisode du jour, nous allons parler de la créativité ! Et ce sujet me tient particulièrement à cœur, afin de détruire le mythe de la créativité en un claquement de doigt, car de mon expérience, même si je me sens valorisée quand on me demande mon avis ou de participer à un projet car je suis une « créative », avec de gros guillemets... j'ai toujours l'impression que l'on attend de moi une idée hyper méga géniale dans l'instant.


Et malheureusement, beaucoup d'entre vous oublie trop souvent que la créativité, et bah se prépare.


Ce qui n'est pas sans lien, à mon sens, avec la curiosité.


Mais bref. Revenons à la base du mot « créativité ».


Il vient du latin « creo » qui signifie «faire pousser, produire, faire naître » et en termes plus religieux, il décrit l'action de «faire naître du néant ». « Creo » dérive lui-même de « cresco » qui signifie « pousser, croître, arriver à l'existence, naître ».

Selon le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, voici la définition de « créativité », c'est la « capacité, le pouvoir qu'a un individu de créer, c'est-à-dire d'imaginer et de réaliser quelque chose de nouveau », c'est la « capacité de découvrir une solution nouvelle, originale, à un problème donné ».


Et enfin, je citerais l'épigraphe du livre Comme par magie – Vivre sa créativité sans la craindre d'Elizabeth Gilbert : « Q : Qu'est-ce que la créativité ? R : La relation entre un être humain et le mystère de l'inspiration ».

Vous voyez ainsi que la créativité est une notion beaucoup plus large et universelle que ce qu'on appelle communément les domaines « artistiques ». La créativité, c'est en quelque sorte, utiliser son imagination pour créer quelque chose de neuf dans le monde. Pour moi, c'est-à-dire penser différemment afin de trouver de nouvelles opportunités.


De ce fait, il faut que je vous dise que « donner carte blanche » à quelqu'un, c'est une action absolument horrible. Je vous invite à aller consulter les sources car Stéphanie Walter et Laurence Vagner, deux designers luxembourgeoise qui ont travaillé sur cette notion et qui ont proposé un template La Carte Blanche.

Personnellement, je ne travaille jamais, que ce soit dans ma vie personnelle ou professionnelle, sans cadre ni contraintes. Soit le cadre et les contraintes sont donnés par l'environnement extérieur, soit je vais les chercher soit je les pose moi-même en cherchant des situations similaires ou en faisant appel à mon expérience.

Et je pense même que nous sommes tous des créatifs. Elle est juste plus ou moins étouffés par la société, l'école, le manque de confiance en soi... Nous avons tous un potentiel créatif qui mérite d'être exploité.

Tom et David Kelley, 2 frères designers qui travaillent chez Ideo ont écrit dans leur ouvrage La confiance créative – Tous innovateurs avec le Design Thinking qu'il est important de développer la créativité de chacun afin de « donner aux futurs innovateurs de la chance de suivre leur passion. Pour aider des individus et des organisations à libérer le maximum de leur potentiel et à bâtir leur propre confiance créative ». Ils expliquent que la « confiance créative comparable à un muscle : elle peut être renforcée et entretenue par l'effort et l'expérience ».


Par exemple les grands groupes que sont Google, Facebook et Twitter ont permis de libérer la créativité chez leurs employés pour changer la vie de millions de gens. Et c'est ce qui contribue à leur succès.

Mais pourquoi ne libérons-nous pas alors simplement notre créativité ? Eh bah, à cause des carcans imposés par la société et notre cerveau. Albert Bandura, éminent psychologue et professeur à l'université de Stanford, explique que nos systèmes de croyance ont un effet sur nos actions, nos objectifs et notre perception. Ceux qui pensent pouvoir changer ont plus de chance d'accomplir ce qu'ils se sont fixé. Bandura appelle cela « l'auto-efficacité ». Les personnes auto-efficaces visent plus haut, testent plus, sont plus persévérantes et font preuve d'une plus grande résilience face à l'échec.


Sir Ken Robinson affirme que l'école telle qu'elle est conçue, détruit la créativité. Dans son TedTalk, il affirme que « nous mettons en place des programmes éducatifs nationaux dans lesquels les erreurs sont la pire des choses que nous puissions faire . L'éducation est un système supposé développer nos capacités naturelles et nous permettre de nous frayer un chemin dans le monde. Au lieu d cela, elle étouffe les talents et les capacités individuels de trop nombreux élèves et tuent leur envie d'apprendre ».


C'est effectivement dans l'incertitude que nous n'utilisons pas notre plein potentiel. Alors que l'on devrait. On ne doit pas se laisser guider par l'autopromotion, pas la peur d'être jugé par le regard des autres. C'est le meilleur moment pour se concentrer sur son travail et d'être heureux de ce que l'on produit. Le soucis, c'est qu'une fois que cette insécurité est ancrée, elle peut créer un cercle vicieux. Par conséquent, il faut absolument la tuer dans l'oeuf. Si ce sujet d'insécurité ne fait pas l'objet d'un dialogue, il devient comparable à un secret de famille que tout le monde connaît mais dont personne ne parle. Même si cette conversation peut être inconfortable et douloureuse sur le moment, elle en vaut souvent la peine à long terme.


C'est grâce à cette vulnérabilité et notre volonté à faire confiance aux autres qui permettront de faciliter le franchissement de nombreuses barrières qui limitent l’accès à la confiance créative et le développement constructif. Brenée Brown en parle avec excellence dans son TedTalk de 2011, Le pouvoir de la vulnérabilité.


C'est pourquoi beaucoup de designers utilisent la méthode du Design Thinking – je vous invite à aller écouter l'épisode 20 pour savoir ce que c'est en détails. C'est une méthode qui met en oeuvre notre capacité humaine naturelle qu'est l'intuition et la faculté de développer afin de reconnaître des modèles et à élaborer des idées à forte valeur émotionnelle mais aussi fonctionnelle.


« Avez-vous le courage de donner le jour aux trésors qui sont cachés en vous ? », nous demande Gilbert Elizabeth dans son livre Comme par magie ? Elle est « convaincue que nous sommes tous les dépositaires vivants de trésors enfouis. Je crois que c'est l'un des tours les plus anciens et les plus généreux que l'Univers joue aux êtres humains, autant pour son propre amusement que le nôtre : l'Univers enfouit profondément en nous des pépites singulières, puis il attend de voir si nous serons capables de les trouver ».


La quête de cette existence créative s'appelle La Grande Magie et elle se déploie sous 6 forces.

La force 1 est le courage. Le but est de ne pas mener une vie professionnellement ou exclusivement consacré à l'art mais de mener une vie gouvernée plus par la curiosité que par la peur, en s'autorisant des moments d'ennui et d'introspection. Gilbert déclare que « la peur est un cimetière où nos rêves vont mourir et se dessécher sous un soleil de plomb ». Et voici une liste (non exhaustive) des raisons d'avoir peur de mener une existence créative, car je suis sûre que certaines vous feront écho :

  • « Vous avez peur de n'avoir aucun talent.

  • Vous avez peur d'être rejeté, critiqué, ridiculisé, incompris ou – c'est le pire – ignoré.

  • Vous avez peur qu'il n'y ait aucun marché pour votre créativité et qu'il soit dont inutile de la cultiver.

  • Vous avez peur qu'un autre ait déjà fait la même chose que vous, en mieux.

  • Vous avez peur que tous les autres aient déjà fait la même chose que vous, en mieux.

  • Vous avez peur que quelqu'un vole vos idées et vous préférez donc les garder éternellement cachées de tous.

  • Vous avez peur de ne pas être pris au sérieux.

  • Vous avez peur que votre œuvre ne soit pas assez importante politiquement, émotionnellement ou artistiquement pour changer la vie de quiconque.

  • Vous avez peur que vos rêves soient ridicules.

  • Vous avez peur de considérer rétrospectivement un jour vos tentatives créatives comme une énorme et stupide perte de temps, d'énergie et d'argent.

  • Vous avez peur de ne pas avoir l'espace de travail convenable, la liberté financière ou le temps de vous concentrer sur l'invention ou l'exploration.

  • Vous avez peur de ne pas avoir la formation ou les diplômes voulus.

  • Vous avez peur d'être trop gros. (Je ne sais pass au juste quel est le rapport avec la créativité mais comme l'expérience m'a enseigné que la plupart d'entre nous avons peur d'être trop gros, permettez-moi d'ajouter cette peur à ma liste, pour faire bonne mesure)

  • Vous avez peur d'être dénoncé comme un écrivaillon ou un imbécile, ou accusé de dilettantisme ou de narcissisme.

  • Vous avez peur de contrarier votre famille avec ce que vous pourriez révéler.

  • Vous avez peur de ce que diront votre entourage ou vos confrèrers si vous exprimez à haute voix votre vérité intime.

  • Vous avez peur de libérer vos démons intérieurs et vous ne voulez pas vous retrouver nez à nez avec eux.

  • Vous avez peur que le meilleur de votre œuvre soit derrière vous.

  • Vous avez peur de n'avoir pas de meilleuur de votre œuvre du tout.

  • Vous avez peur d'avoir négligé votre créativité pendant tellement longtemps que vous ne pouvez désormais plus la retrouver.

  • Vous avez peur d'être trop vieux pour vous y mettre.

  • Vous avez peur d'être trop jeune pour vous y mettre.

  • Vous avez peur que rien de bien ne puisse arriver de nouveau puisque c'est arrivé une fois déjà dans votre vie.

  • Vous avez peur parce que rien ne s'est jamais bien passé dans votre vie et que ce n'est donc pas la peine de vous fatiguer à essayer.

  • Vous avez peur de n'être qu'un prodige sans lendemain.

  • Vous avez peur de ne pas être un prodige du tout... »

C'est une liste sans fin car tout fait horriblement peur mais, comme l'expliquer Gilbert, «quand les individus transcendent les peurs qui bloquent leur énergie créative, toutes sortes de nouvelles possibilités s'offrent à eux. Au lieu d'être paralysés par l'échec, ils considèrent chaque expérience comme une occasion d'apprentissage. Certains restent au stade de la planification de projet parce qu'ils ont besoin de tout contrôler. Mais grâce à la confiance créative, ils acceptent plus facilement l'incertitude ».


La force 2 est l'enchantement. Notre capacité à dire oui aux idées qui nous traversent et se lancer afin de les faire grandir.

La force 3 est la permission. Celle de s'autoriser à vivre nos idées, à les incarner pendant que nous sommes encore de ce monde car tout est temporaire. Oui, vous aussi.


La force 4 est la persistance. C'est la capacité d'apprendre, de nos expériences passées et nos erreurs. Et d'oublier le perfectionnisme pour vivre l'état d'esprit du faire : les personnes qui ont une confiance créative ont une qualité admirable. En effet, vous remarquerez que ce ne sont pas des observateurs passifs. Même dans les situations les plus compliquées, ceux sont des personnes qui favorisent l'action et ne se sentent pas comme des pions ou des victimes. Ils vivent à la « voix active ». Ils écrivent le scénario de leurs propres vies : en conséquence, ils ont plus d'impact sur le monde qui les entoure.

Steve Jobs avait ce profond sens de la confiance créative. Il savait que les objectifs les plus audacieux pouvaient être réalisés si l'on a le courage et la persévérance nécessaire. En 1994, dans un entretien, il encourageait à « ouvrir une brèche dans l'univers » : « quand vous comprenez que vous pouvez donner un coup dans la vie et que quelque chose va vraiment... ressortir de l'autre côté, que vous pouvez la changer, c'est sans doute la chose la plus importante... Une fois que vous avez appris ça, vous n'êtes plus jamais le même ».


La force 5 est la confiance. Faites confiance à vous et à votre idée, c'est une petite lumière sur votre chemin de vie. Soyez toujours fière de ce que vous avez réalisé. Faire des choses nouvelles tient dans une formule mathématique très simple, surprenante mais irréfutable : si vous voulez réussir, soyez prêt à accepter d'avantage d'échec.

Et enfin la force 6, celle de la divinité : acceptez que des éléments sont hors de votre contrôle. Et que ce n'est pas grave.

Moi aussi j'avais peur avant de lancer ce podcast. Je ne me sentais pas légitime et j'étais sûre qu'on allait me critiquer, me dire que c'est nul et que je dis un tas de bêtises.


Et ça n'est pas arrivé. Et ne pensez pas que la réussite créative n'arrive qu'aux autres.

Si vous avez une idée, saisissez-la au vol et notez-la sur un carnet. Je vous conseille d'avoir toujours de quoi noter sur vous, carnet avec stylo ou mémo sur téléphone chargé. Et lancez-vous. N'attendez pas l'autorisation de quelqu'un car personne ne vous la donnera. Et si vous dîtes que vous n'avez pas le temps. Si vous en faîtes une priorité, le temps se prendra.

 

Sources


Sitographie :



Bibliographie :


  • La confiance créative – Tous innovateurs avec le Design Thinking, Tom Kelley, David Kelley

  • Comme par magie – Vivre sa créativité sans la craindre, Elizabeth Gilbert

 
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