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Suite à mes pérégrinations numériques, je suis tombée sur le concept d'Earth-centered design, en français « conception centrée-Terre ». Ce concept s'inscrit dans un manifeste, disponible sur la plateforme Medium, écrit par Tamsin Smith, une designer de service canadienne et un groupe anglophone est créé sur la plateforme de réseau social professionnel Linkedin.
Ce manifeste se rapproche beaucoup de la notion de design circulaire, sujet analysé dans l'épisode 24.
La volonté des signataires est de créer un groupe mondial qui appelle tous les autres designers à se joindre à eux, afin de partager cette approche centrée sur la Terre, car, je cite, « en tant que designer », nous avons le « désir inné de faire mieux ».
L'idée principale est que le travail des designers devrait refléter les interconnexions et les relations entre les 7 milliards d'humains, ainsi qu'entre les humains et la planète. Le but est de reconnaître la responsabilité de nos actions afin d'envisager, et surtout s'engager vers un avenir juste et régénérateur.
Ils expliquent par ailleurs que nous nous trouvons à un tournant dans l'évolution des consciences et de la technologie de masse, grâce notamment aux preuves scientifiques, désormais à portée de main.
Ce manifeste propose une action en 3 phases, aux termes très significatifs : une première phase de délestage, puis d'ensemencement et enfin, de bourgeonnement pour créer une nouvelle voie dans nos manières de concevoir.
Ces 3 phases sont ensuite définis en 20 valeurs afin, je cite, d' « éliminer les couches de conditionnement sociétal qui nous séparent des écologies de la nature ».
Dans la première phase – délestage – se trouve un questionnement à propos de notre relation avec la nature, notre environnement , qu'est-ce que nous devons désapprendre. Dans le manifeste, il est écrit que « la société moderne est convaincue qu'une croissance infinie peut provenir d'une planète finie. Il y a des couches de mythes à jeter et une nouvelle histoire régénératrice à créer ensemble. » Ils appellent à un changement de regard, que notre vision du monde réductionniste qui voit la nature comme une machine déterministe devienne une vision du monde mouvante, qui voit la Terre comme un organisme vivant et intelligent.
Pour ce faire, ils proposent tout d'abord d'évaluer son niveau de vie et son impact et/ou rapport avec la Terre, de s'instruire sur le plan écologique afin de devenir plus conscients et ensuite, d'aider les autres à comprendre l’énorme pression que nous, les humains dans «l’anthropocène» avons exercée sur les écosystèmes de la terre. L'anthropocène définit une époque dans l'histoire de la Terre, celle qui définit les évènements géologiques qui se sont produits depuis que les activités humaines ont une incidence globale significative sur l'écosystème terrestre.
Pour comprendre cette incidence sur l'écosystème terrestre, on peut citer les 3 limites planétaires sur 9 que nous avons déjà dépassées: le changement climatique, le taux de perte de biodiversité et la quantité d'azote retirée de l'atmosphère pour l'usage humain.
Ensuite, la phase 2 consiste à semer les éléments de la conception centrée sur la terre qui transforment nos systèmes actuels, comme par exemple, se demander comment la nature peut-elle influencer votre travail et contester un certain statu quo. C'est aussi le moment de profiter de cette volonté d'innovation, que l'on entend à tout-va pour créer de nouveaux modèles – écologiques, économiques, environnementaux ou encore sociaux.
La phase 3 consiste à continuer à nourrir les développements naissants des changements sociaux, culturels et économiques, en recherchant les idées émergentes comme l'interdiction du plastique à usage unique, en s'intéressant à la Nature et au biomimétisme.
D'un point de vue manière d'être, il est important d'être dans un état d'esprit réceptif : ils citent par l'exemple l'action Embodiment. L'un des designers de leur groupe dirige un événement de mouvement conscient pour aider les gens à mettre des mots sur ce qu'ils ressentent face au changement climatique et à transformer ces sentiments en actions responsables.
Sans oublier qu'il est très important de se demander jusqu'où on est prêt à aller et définir ainsi le contour de nos limites et nos valeurs. Le manifeste précise aussi que ce n'est pas non plus un moyen de pression pour culpabiliser : personne n'est spécifiquement responsable du changement climatique. Comme le dit Donnella Meadow, une écologiste pionnière, c'est le système qui en faute.
Sources
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anthropocène
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