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Photo du rédacteurMarion Massot

Culture Design, il est temps d'asseoir les femmes : Vivienne Westwood S02E39

Dernière mise à jour : 19 avr. 2020



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Bonjour à toutes et à tous ! Bienvenue dans ce nouvel épisode de Culture Design, il est temps d'asseoir les femmes.


Pour cet épisode 37, je me suis intéressée à la figure très célèbre qu'est Vivienne Westwood.

Vivienne Westwood est née le 8 avril 1941, sous le nom de Vivienne Isabel Swirl à Tintwistle au Royaume-Unis. C'est une styliste surnommée « l'enfant terrible de la mode », très connue pour ses créations excentriques et colorées, et notamment le port de chapeaux.

Elle étudie la mode à la Harrow School, qui est aujourd'hui l'université de Westminster. Elle devient ensuite enseignante dans une école primaire. A cette époque, Vivienne Westwood a déjà une manière particulière de s'habiller et une vie nocturne très active. C'est ainsi que dans les années 1959 elle rencontre Dereck Westwood qui dirige un night-club et avec qui, elle se marie en juillet 1962 avant de divorcer en 1966.


Dans les années 1970, elle crée, avec son nouveau compagnon, Malcolm McLaren, une boutique de mode qui contribue à lancer la mode punk, nommée initialement Paradise Garage. La boutique prendra ensuite divers noms comme Let it Rock ou encore Too Fast To Live Too Young To Die avant de devenir Sex, pour changer de nouveau en Senditionaries, puis Clothes for Heroes puis World's End.


C'est dans son propre magasin que Vivienne Westwood commence à exposer et à vendre ses créations. Elle va même jusqu'à habiller les New York Dolls ou les Sex Pistols, dont son mari Malcolm McLaren était le manager. Elle utilise ces groupes à la fois pour promouvoir sa ligne de vêtements et son magasin mais aussi pour exposer les idées politiques du couple à travers ses créations. Vivienne Westwood installe petit à petit la mode punk et va, dans les années 1980, aller vers une mode plus expérimentale.


Vivienne Westwood était l'avocate d'un style vestimentaire qui a fait exploser la notion de politesse. Elle est perçue comme la quintessence du décorum, de la sociabilité et des valeurs politiques dominantes.

Son processus créatif était basé sur des impulsions brillantes. Elle a osé enfreindre les règles étouffantes imposées par la société britannique sur la perception du corps et la sexualité. Elle a brisé tous les codes et en a écrit de nouveaux, annonçant une forme de transformation spirituelle radicale chez les jeunes en Grande-Bretagne.


C'est ainsi que j'ai décidé de parler de Vivienne Westwood pour introduire mon leitmotiv de designer... qui s'inspire de la culture punk !

Portant en eux la même volonté d’en finir avec une époque hostile et désespérante, “débarquant dans le petit monde rangé d’une société qui s’enterre lentement mais sûrement dans ses déchets (…) les punks ont, dès le début, joué la carte de l’ambiguïté, cherchant à défier l’analyse, cultivant l’incohérence pour échapper, si possible, à tout calibrage trop réducteur”. Le mouvement punk dénonce le malheur sécrété par les sociétés qui se suivent et ne se ressemblent que par leurs échecs.


Ainsi, je vais vous expliquer les les trois credo du mouvement punk qui permettent de penser et d'agir autrement.

Le premier est le fameux slogan “No futur… for you”  qui pourrait être traduit en langage de designer « donner du sens » à vos projets.

Les Sex Pistols chantaient « No futur…for you » dans leur célèbre chanson God save the queen. Formule défaitiste, maudissant le passé et emportant l’avenir, ils nous obligeaient à constater que, dans une société bloquée, il n’y avait d’avenir pour personne. Coincé par l’ordre bourgeois, avec un sens des valeurs et de principes imposés par les bien-pensants, car il existerait une bonne pensée et une mauvaise pensée, afin que rien ne change jamais car le changement effraie. D’autre part, le système marchand domine au point de donner à la société un côté spectaculaire et devient l’antre de la consommation : son seul objet est de divertir les individus au sens premier du terme, les détourner de la tristesse de leur condition.

Face à cette situation, plusieurs attitudes sont possibles :

  • Renoncer et subir : c’est à dire, attendre un événement qui ne viendra jamais et l’accepter, tout en adoptant la politique de l’autruche sur le caractère absurde des choses.

  • Abandonner et se retirer du jeu : on pratique le nihilisme de Nietzsche en considérant que “le monde tel qu’il est ne devrait pas être et le monde tel qu’il devrait être n’existe pas”. Or, cette pensée est un suicide social conduisant à la destruction et à l’autodestruction

  • À l’inverse de toutes celles précédentes, celle de l’engagement qui consiste à refuser ce qui est et à se battre pour le changer.

Mais dès lors, que ce No futur est affirmé, la prise de conscience permet d’inventer d’autres possibles. “C’est dire non pour dire oui” comme le disent Lorentz et Gibbs dans leur livre Destroy ! L’histoire définitive du punk : la négation est positive et devient une invitation à la vie. Au diable la fatalité ! afin de donner du sens et de s’engager pour changer le cours des événements.

Le deuxième credo est “Do It Yourself”, c'est-à-dire d'agir par soi-même.


C'est un principe qui s’applique à tous les domaines de la vie en général, il signifie que tout est possible, et que l’on peut tout faire soi-même et par soi- même comme le rappel le slogan punk “No fear no limits no excuses”. Les excuses naissent de la peur. En éliminant la peur, il n’y a plus d’excuses. Cet axiome pousse a la volonté de pousser à l’action immédiate, à l’émancipation et à l’autodétermination, sans aucunes excuses : sans connaissances, ni bases, ni techniques particulières, on peut faire quelque chose. Tout le monde peut jouer, tout le monde peut agir, à condition de le vouloir. C’est ce qu’on mit en place les Sex Pistols, les Clash et tant d’autres : ils ne savaient pas jouer de la musique et pourtant, leur action a participé à changer le monde.


En prenant conscience de sa capacité à agir, on est capable de provoquer le changement et de choisir l’énergie de la liberté pour « vivre ses rêves et rêver sa vie » comme l'écrit le philosophe Edgar Morin.


Le but est de démystifier ces impostures qui reposent sur des acquis, et un mode particulier. “Derrière un jargon incompréhensible se cachent des choses simples et souvent contestables, qu’il suffit d’apprendre à maîtriser, ce que chacun peut faire, pour décoder et donner aux choses leur vraie valeur” comme l'explqiue Mathieu Pigasse dans son ouvrage Éloge de l’anormalité. Il ne faut pas hésiter à break the rules. En construisant sa propre alternative, en s’accordant autant de valeur malgré la différence, on peut changer les choses.

Et pour finir, le derrnier credo « No Surrender » , c'est-à-dire « n’abandonne jamais ».

Georges Clémenceau, célèbre homme d'Etat français, déclara que « Dans la paix comme dans la guerre, le dernier mot revient toujours à ceux qui ne se rendent jamais »,


Il est impossible d’échapper à l’échec, il est même très probable de le rencontrer, mais il faut se relever et poursuivre jusqu’à la réussite. Il faut croire en soi, porter l’ambition de la grandeur et ne pas avoir peur. La propension à développer l’optimisme dans des organisations devenues cyniques est difficile car on ne laisse pas place à la curiosité et les idées sont annihilées avant d’avoir eu la chance de naître et peut ainsi, être cause d’un mal-être et de manque de confiance. Or, l’optimisme, cette “croyance indéfectible que les choses pourraient être mieux qu’elles ne le sont, selon l'expression de Mathieu Pigasse dans son Éloge de l’anormalité, repose sur la confiance que l’on peut avoir en soi et qui, surtout dépend elle-même de la confiance en l’autre. Avoir l’audace de dire et de faire, de privilégier le mouvement et la prise de risque pour éviter l’enlisement.


De ce fait, j’ai choisi de m’inspirer du mouvement punk car ce sont des activistes (réaliser des actions concrètes) et de le faire à ma façon, sans déroger à mes principes et trouver un équilibre avec l'entreprise pour laquelle j'offre mes services".

 

Sources


Bibliographie :


  • C. Lorentz, A. Gibbs, Destroy ! L’histoire définitive du punk, 2007

  • M. Pigasse, Éloge de l’anormalité


Sitographie :


 

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