Dans ce troisième épisode, je vais parler propos de l'histoire du design, en commençant par la Renaissance, la Révolution Industrielle, les Arts and Crafts, l'Art Nouveau, le Deutscher Werkbund & De Stijl !
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Retranscription en texte :
"L'épisode numéro 3 annoncent une suite de plusieurs épisode à propos de comment le design a évolué dans le temps.
Son évolution est marquée par des repères chronologiques du au contexte socio-politico-culturel de l'époque.
Les toutes premières prémisses du design peuvent être apparentées à la période appelée Renaissance, autour de 1400. En Italie, les projets en architecture de cette époque et ce que l'on appelle le design aujourd’hui, sont intimement liés. L'artiste Brunelleschi, installé dans la ville de Florence, se trouve en être le fondateur.
Vers 1420, il écrit que son œuvre est présente pour « séparer et unir simultanément deux temps essentiels dans l’acte de création appliqué à l’édification d’un bâtiment » : d'un côté, nous avons « le temps du travail en atelier, ordonné à la conception de la maquette », et de l'autre « le temps de travail sur le chantier, concrétisé dans la réalisation de l’oeuvre à partir de la maquette conçue».
Cette pensée est en opposition avec ce qui se faisait en terme de conception car l’élaboration du plan et la réalisation concrète étaient confondues dans une œuvre. C'est à ce moment-là qu'on assiste à la reconnaissance de la division du travail.
Nous faisons ensuite un bon dans le temps de plus de 400 ans pour arriver à la Révolution Industrielle, de 1851 à 1914.
Il est communément admis que la naissance du design est associée au développement de la production industrielle.
Le terme design apparaît pour la première fois en Angleterre, en 1849, dans le Journal of Designand Manufactures, et signifie alors nouvel usage.
Le créateur et directeur de ce journal, Henry Cole, est un fonctionnaire britannique, aux multiples facette. Il est l’inventeur de la première carte de Noël, il a écrit des livres pour enfants, il a dessiné des objets manufacturés et est un membre de la Royal Society of Arts.Cole « cherche à établir les principes d’une production industrielle associant harmonieusement la « fonction », la « décoration » et « l’intelligence » afin de « marier le grand art avec l’habileté mécanique». Son ambition ? Que le projet de conception soit la symbiose de la convergence des arts avec l’industrie. De cette manière, émergeraient des « projeteurs industriels » capable d’améliorer l’art industriel par l’épuration des formes.
Grâce à la Royal Society of Arts, en 1851, est organisée la première grande Exposition universelle à Londres, dans l’extraordinaire Crystal Palace, dessiné par Joseph Paxton. Cette construction représentait la puissance britannique de cette époque. La force de l’industrie anglaise était telle que le journal Times utilisa la métaphore religieuse pour la décrire, la comparant aux cathédrales.
Pour illustrer les productions de cette époque, je citerai la chaise n°14 de Thonet qui fut présentée à cette exposition universelle. Le bois est cintré, le cadre d'assise est circulaire, l'ensemble ne nécessite que peu de pièces. Les pieds arrières et le dossier ne forment qu'un seul élément. Cette chaise peut être fabriquée industriellement en série, avec un assemblage par vissage. Elle peut aussi être facilement exportée grâce au transport en pièces détachées (c'est quelque peu l'ancêtre d'Ikea).
La grandeur du Crystal Palace ainsi que celle de l’Exposition ne furent pas seulement un exemple d’esthétique mais aussi un avènement socio-culturel. La Grande-Bretagneest le premier État capitaliste, ce qui lui permet d’imposer sa supériorité économique au monde. Mais cette prospérité manufacturière et sa suprématie industrielle, éclatantes lors de l’Exposition universelle de 1851, masquent mal les conditions de vie misérables des ouvriers, ainsi que la dégradation du paysage anglais.
Pour beaucoup, cette Exposition universelle reflétait aussi l’action engagée sur la voie de l’impérialisme et de la colonisation.
Ruskin, écrivain et critique d'art, et Morris théoricien et praticien prirent la défense des arts appliqués comme étant le seul moyen de sauver l’homme, pantin du monde de l’industrie.
Pour ces deux avant-gardistes, seul les arts appliqués étaient une réponse valable pour réconcilier l’art et la vie.
Considérée comme un chefs d'oeuvre absolu en terme de bâtiment préfabriqué, Ruskin le compara à une serre à concombres.
Pour Morris, l’ambition du design se résumait alors, dans la conversion des arts avec l’industrie.Ilmilitera pour un mouvement destiné à réhabiliter l’artisanat, considéré comme le seul capable de produire du beau et du bien, et d’assurer l’épanouissement du producteur, du façonnier et du consommateur. C’est ainsi que vont naître les Arts and Crafts, qui vont perdure de 1880 à 1920.
l'Art Nouveau se déroule de 1890 à 1914 est descend des Arts and Crafts. Il propose une esthétique inspirée de la nature. Les architectes modifient leur vision de l’architecture : elle n’est plus qu’une façade mais elle est aussi l’organisation d’un espace intérieur avec des objets, des cloisons, et des fenêtres. Ils vont penser en même temps l’architecture, la façade, les cloisons et les objets intérieurs. Leur souhait est de réconcilier l'homme avec l'ordre naturel, en particulier le monde végétal. Certes, la production industrielle permet d'appliquer les progrès de la technologie mais ils leur importent qu'il ne faut pas ignorer que la fabrication mécanisée et la division abusive du travail ont induit sa perte d’humanité.
La solution proposée par l’Art Nouveau est illustrée par les ensembles décoratifs modernes qui présentent une harmonisation de tous les éléments d’une pièce, des tons généraux, jusqu’au plus petit détail du plus petit objet, tels les caches des serrures ou les charnières de mobilier. Ils s'intéressaient aussi aux travaux des botanistes, des océanographes afin de concevoir une expérience globale avec la nature. Elle venaità eux par la bibliothèque, contrairement aux artistes impressionnistes qui croquaientt l'environnement.
Les artistes de l'Art Nouveau étaient influencés par les théories d'Eugène Viollet-le-Duc. L'architecte suisse pronait le rationalisme structurel : la forme exprime la fonction. On exploite les matériaux pour ce qu'ils sont, en adéquation avec la structure : par exemple, le fer pour ses propriétés résistantes, la pierre pour son aspect décoratif. On retourne ainsi à une fabrication artisanale et non plus industrialisée.
En termes de grands noms, je peux vous citer Victor Horta en Belgique, avec l'Hôtel Tassel, ou l'Hôtel Eetvelde à Bruxelles.
En Espagne, nous avons Antoni Gaudi qui représente le modernismo catalan avec notamment La sagrada Familia, La casa Battlo à Barcelone.
En France, l'Art Nouveau s'est illustré à travers le mobilier urbain à Paris. Hector Guimard s'est attelé aux marquises à l'entrée de certaines bouches de métro, comme la station Rome ou Porte Dauphine. Le panneau en lave décorative permet de ne pas coller des affiches (la colle ne tient pas dessus).
En parlant, d'affiches, je pense directement à l'artiste tchèque Alphonse Mucha. Sa particularité, c'est qu'il ne mettait pas en valeur pas le produit, mais les corps féminins ainsi que la nature.
Parallèlement, en Allemagne, Hermann Muthesius et Peter Behrens fondent l'association allemande des artisans, le Deutscher Werkbund à Munich en 1907.
L'idée de cette association est d'anoblir le travail professionnel grâce à la coopération de l’art, de l’industrie et du travail manuel.
Muthesisus milite pour le bien fondé du standard : c'est-à-dire un modèle de type reproductif. On a des normes standardisé pour un objet standardisé. Ainsi, il met en avant la forme du standard, comme seule stratégie d’envergure pour la nation allemande.
Esthétiquement, on s'inspire de la machine (la locomotive, le paquebot, la voiture). Les artistes utilisent des formes géométriques simples, des couleurs pures (souvent le noir et le blanc), avec une recherche de la ligne parfaite.
Malheureusement, le Deutscher Werkbund connait très vite des difficultés. Très peu de ces artistes ont finalement envie de suivre l’utopie de Muthesius, c'est-à-dire l'anoblissement de l’art par la machine.Lors de l'exposition à Cologne en 1914, une vive polémique explose entre Muthesius et l’architecte belge Henry Van de Velde sur la question de standardisation.
Muthesius est pour la création de « formes-types », appelée forme normative, ou typisierung en allemand. Henry Van de Velde pense lui que la standardisation ne fera qu’étouffer l’inspiration des créateurs et promeut une volonté de forme artistique, la Kunstwollen. Pour lui, on ne peut contraindre l’artiste par des besoins économiques. Se conformer au principe de l’industrie est dégradant pour l’artiste. Ainsi, le Deutscher Werkbund essuie un échec face à la commercialisation et à la société de consommation naissante et se dissout en 1934.
Mais c'est à cette époque que se développe la construction à moindre coût. En effet, au sortir de la guerre, l’économie est au plus bas. Dès lors, il va y avoir une utilisation massive du béton,de vastes surfaces vitrées et la création d'un mobilier reproductible en série.
L'usine AEG construite à Berlin en 1908 est un exemple considéré comme le “temple de l’industrie”.
Par ailleurs, les entreprises se demandent comment vendre ces nouveaux objets ? Il ne faut pas qu’ils paraissent trop étrangers. De ce fait,les affichistes allemands mettent en valeur l’objet industriel.Un nouveau courant d'affiches apparaît: Les affiches-objets ou Sachplakatt. L’industrie allemande est ainsi promue par des affiches publicitaires qui mettent en avant le produit.
Peter Behrens devenu directeur artistique de l’entreprise AEG, en 1907, et basée à Berlin, amène la notion actuelle de design comme discipline grâce à la mise en place du design global :architecture, mobilier, aménagement, des cités ouvrières, aménagement des points de vente, conception des produits de la firme et les Supports publicitaires sont tous pensés ensemble. Il ira même jusqu'à concevoir L’ensemble de l'image graphique dont le nouveau logotype qu’il dessine lui-même.
De 1917 à 1932, se développe le mouvement De Stijl aux Pays-Bas. De Stijl, représente 3 choses : c’est le nom d’une revue, le nom d’un principe pictural et celui d'un mouvement d'avant-garde hollandais.
Leurs préoccupations concernaient la question des couleurs et de la géométrisation des formes. Ils cherchaient à comprendre les mécanismes de développement du groupe, comment cela fonctionne à l’intérieur, comment on passe d’une peinture à une architecture à la question du mobilier
Rietveld, Mondrian et van Doesburg, sont les noms les plus représentatifs de ce mouvement.
La chaise Rouge et Bleu de Rietveld, conçue en 1918 puis complétée en 1923, est l'exemple qui répond le mieux aux préceptes néoplastiques dans ses formes et ses couleurs : des angles droits, des couleurs primaires, du noir et du blanc. Le système formel est simple : on assiste à la géométrisation et la réduction maximale des formes.
C’est en effet le spirituel et la recherche de l’harmonie qui vont dominer dans les préoccupations du mouvement. Sous certaines de ses chaises, Rietveld avait d’ailleurs coutume de reporter ces vers de Christian Morgenstern :
« Quand je suis assis, peu importe si cela convient au gras de mes fesses / Ce qui compte c’est la manière dont mon esprit, s’il pouvait s’asseoir, se tresserait avec cette chaise ».
Il abandonne toute idée de confort : le corps ne doit pas s’asseoir comme il le veut mais comme l’esprit le veut.
Les formes du fauteuil annoncent le modernisme dans le design alors en élaboration au Bauhaus, que nous verrons dans le prochain épisode.
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